Alors, ça commence par une petite info anodine lors d'une rencontre au pied de La Sainte. Un truc du style : "dob un vol rando ça te branche?" (ça c'est un peu comme demander à Chuck Norris s'il aime les poils.. Mais bon, ok, faut quand même jeter un œil à l'agenda)

Minh, maître incontesté du raid aérien en voile molle et de la grimpette (attention à ce que vous être en train de penser là, oui oui, je peux lire dans vos petits esprits tordus et pervers) organise donc un vol rando sur la montagne d'Aujour située non loin de la vallée du Buëch.
Le jour venu, nous sommes 3 dans la même charriote avec Mihn et Philippe, et nous commençons par une petite pause à Oraison. Cela me permet de découvrir le site, et de songer à faire un petit vol si jamais c'est pas trop fort. Je regarde d'abord les locaux partir à l'assaut de la zone ascendante, et à peine le temps de tourner la tête vers un départ de feu que tout le monde est déjà sur orbite. Ok, j'ai pas pris mes couches, je vais regarder donc.


Seul Philippe expérimente l'aérologie qui semble se détériorer un peu avec une brise qui rentre fort.
Nous le récupérons à l'attéro et poursuivons donc notre route jusqu'au village de Savournon. C'est parti pour un repérage d'attéro. Le choix est vaste mais la vigilance est de rigueur car le paysage comporte quelques particularités comme des cultures, des haies, et quelques lignes électriques. Nous retrouvons ensuite Marc et le reste du groupe (Les Patricks, "l'autre" Philippe, Bressou, et leurs compagnes) à l'auberge Rastel où l'accueil chaleureux de l'Aubergiste nous invite à la détente.
La bonne humeur s'installe et les supputations vont bon train sur la météo du lendemain : "déco nord, vent fort, passera la crète, passera pas, serrera les fesses, serrera pas" bref, tout cela semble bien incertain (qui a dit comme d'hab? encore un non-volant).
Départ le lendemain à 7h00; le groupe se met en marche en respirant les premières bouffes de vent de nord (brise descendante ou fort vent météo du sommet?).

Chacun suis le chemin en sous bois jusqu'au col. Là on a bien 10 - 15 km/h de nord mais ça semble se renforcer par moment. Le doute m'habite (si si).
Nous poursuivons l'ascension jusqu'au sommet en longeant la crête puis après avoir passé une petite barre rocheuse nous posons les sacs et contemplons le magnifique panorama (Ecrins, Aspre, Mont Ventoux). C'est à ce moment précis que l'on sait à quel point la descente n'a finalement que peut d'importance comparé au simple fait d'être là face à ce paysage.
Mais très vite un mouvement général de dépliage d'aile se met en place. Certain vont même jusqu'à mettre leur casques (Oh my god!). Là commence le questionnement interne : j'y vais / j'y vais pas. Marc fait le fusible, mais il est suivi de près par d'autres : Patrick, Bernard et autres Philippes.

Le passage de la crête en sud se fait sans heurt. Je regarde les derniers se préparer : Patrick, bressou. Légère bouffe, chacun s'envole..
L'envie prend largement le pas sur la petite appréhension. Je profite de ces derniers instants auprès de ces dames qui m'assistent en maintenant mon bord d'attaque ouvert. Nouvelle bouffe, la voile monte, me porte déjà et je quitte le sol avec une pensée pour celles qui feront bien plus d'efforts que nous aujourd'hui.


Je passe la crête, je serre les fesses, me prend une ou deux bulles, puis j'apprends que la brise est déjà bien présente à l'attéro. Je pose donc sur le chemin juste avant, et porte un dernier regard sur ces 900m de dénivelé.

Comme quoi en vol rando on a souvent des surprises. Parfois on redescend à pied et parfois, même lorsqu'on y croyait plus, on peut faire un beau vol.
Et celui-là était vraiment pas mal... pour un 100ème!

Beau jour d'Aujour from Doberman on Vimeo.